lundi 10 septembre 2012

Satellite sisters - Maurice Dantec


Auteur : Maurice Dantec (FRA)
Titre : Satellite sisters
Editions Ring
Parution : 2012

Annoncé comme son roman le plus abouti, doté d'une superbe couverture de Liberatore, suite de Babylon Babies (mais pouvant se lire indépendamment), tous les ingrédients semblaient réunis pour le Grand Retour de Méta-Maurice. Le bide n'en est que plus retentissant.

Dantec s'est révélé au grand public avec "Les racines du mal" et a confirmé avec "Babylon babies". A partir de là, il commence à déjanter sévère avec "Villa vortex", compréhensible jusqu'à la 700ème page avant de basculer dans du grand portenawak. Son verbiage fumeux s'intensifie avec "Cosmos incorporated". "Grande jonction" marque un retour notable, tout comme son précédent "Métacortex" (que je n'ai pas encore lu).

De quoi parle "Satellite sisters" ? Heureusement que la quatrième de couverture est là pour nous le préciser, car je n'ai jamais rien lu d'aussi ardu/complexe/fumeux. Dantec assomme son lecteur de son (pseudo)savoir, à coups de vocabulaire scientifique et technique pointus, qui dessert l'écriture au lieu de la bonifier, rendant la lecture indigeste. Au milieu de ce méta-langage, de cette néonarration (suis-je en train de lire un livre-mutant ? Ce Livre utilisé comme Arme ?) enguirlandée de mots en Majuscules-Monde, des éléments se dégagent : une île sur laquelle une "surmachine naturelle, trinaire : cyborg/génétique-lumière/transtechnologies s'est upgradée elle-même" (c'est cool pour elle) ; une plante-Codex dont le développement cognitif évolue au contact des deux jumelles ; des bureaucrates scientifiques internationaux qui veulent créer un système de contrôle global neuro-implanté dans chaque être humain d'ici une quinzaine d'années ; la notion de singularité, c'-à-d que en deux mots la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique d'un ordre supérieur (ex: les I.A.) ; ou encore Richard Branson et sa société de tourisme spatial, Virgin Galactic.

J'étais déterminé à aller jusqu'au bout mais ai finalement arrêté à moins de 250p. Sage décision. C'est une perte de temps. La schizonarration et son processus cosmonarratif m'ont laminé. Un personnage interroge un autre à ce propos : "Pourquoi et surtout comment la cosmonarration reste ouverte la plupart du temps mais se referme en cône rétrofuturiste par le Quadrant à des moments choisis ?" C'est vrai ça ! Pourquoi ? Hein, dis ?
Assembler une succession de mots complexes n'est pas synonyme de chef-d'oeuvre. C'est tellement froid que l'on a l'impression que c'est une machine pensante qui a écrit le texte. Les personnages n'ont pas l'ombre d'une épaisseur psychologique. Est-ce pour masquer son manque d'idées que Dantec s'est camouflé derrière cette écriture parasite ? Pour impressionner ? J'ose espérer que son nouvel éditeur avec lequel il a un contrat de dix ans, saura remettre sur de bons rails l'auteur, sans quoi il finira par perdre ses derniers adeptes.

Austère, quasiment illisible, dénué de sens romanesque, "Satellite sisters" se démarque de cette rentrée en s'affichant comme la plus belle fumisterie littéraire. A bon entendeur, salut !


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